Mylène Farmer incapable de remplir le Stade de France, la chanteuse contrainte d’annuler
Mylène Farmer : Marilyn était une femme extrêmement libre dans ses propos, en avance sur son temps, avec sa part d’ombre. Je ne revendique pas l’égoïsme, je suis plutôt tournée vers les autres. Suis-je impatiente ? Sans doute… Peu sûre de moi ? Très certainement !… Difficile à gérer ? Aucunement… Mais il me semble que Marilyn exprimait surtout la grande souffrance d’une femme qui ne se sentait pas aimée pour qui elle était. Elle devait souffrir d’être réduite à son statut de sex-symbol. Ce n’est pas mon cas. Je pense que l’amour s’apprivoise. Le pire et le meilleur coexistant en chacun de nous, il ne s’agit pas de supporter l’un ou de mériter l’autre.
Gala : Nous faisons un clin d’œil à la fameuse séance de Marilyn simplement vêtue d’un drap, devant l’objectif de Douglas Kirkland. La sensualité, c’est quoi pour vous ?
Mylène Farmer : L’éveil de tous les sens. Quand l’un est sollicité, comme notre vision de Marilyn sublime sous son drap, les autres sont également stimulés et les fantasmes naissent.
Gala : Quel est le sens dont vous n’aimeriez pas être privée ?
Mylène Farmer : Je n’aimerais pas qu’on me refuse un « sens interdit ». La condamnation de la différence et la tyrannie de la pensée unique, très contemporaines, m’angoissent. Les réseaux sociaux amplifient le mouvement d’uniformité. Il faudrait interdire… d’interdire ! Rester libre…
Gala : Les injonctions – à être plus ceci, plus cela – sont partout. Vaut-il mieux apprendre le stoïcisme ou conserver son hypersensibilité ?
Mylène Farmer : J’adresse volontiers un « je m’en fous » à tous les « redresseurs de torts » !